Cils en signes
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- Catégorie : Civilisations
Cils en signes
Cils en signes aux villes éployées, libres et ivres du renouveau qui parle, ce renouveau de la voie, où toutes voix s’épousent, symphoniques de lyres à propos dans l’ébrouement des stances éclairées, rebelles aux incarnations insipides des vertus opiacées délibérantes et réglementées.
Ces pustules gangrenant l’humain, aliénant sa volonté impérieuse de liberté, toutes escouades en ses fers limitant son épanouissement et sa grandeur, délaissant sa vitale harmonie pour le complaire dans un rut unilatéral le confondant dans la brume du couchant, cette brume couvrant de ses oripeaux les circonvolutions vivantes afin de les naître au sommeil d’une puissance atrophiée, légitime de ses priorités, le monde se résumant en ses arcanes à l’instinct, l’instinct non vital mais enfermé dans un carcan pavlovien le mutant, avec son contentement, dans un esclavage accepté.
Lobotomisation irradiant de ses exactions ce monde journalier où l’être, aveugle, comblé de ses propres imperfections, s’avance non plus pour être mais pour complaire, satisfaisant aux mots d’ordre, s’extasiant d’insipides volontés, se roulant dans la houle pestilente de la délectation avec ce sourire que l’on ne rencontre que sur le visage de ceux qui n’ont plus rien à espérer, malade de leur propre abandon dans l’abandon commun se justifiant.
Être de disette, être délibérant sans masques ses turpitudes et ses excès, afin de complaire avec joie à l’accomplissement de sa propre béatification dans le système fermé qui l’étouffe et le réjouit, là, en ce lieu, où il s’initie au conformisme le plus pieux, où il ne mange plus, il ne fume plus, il ne boit plus, afin d’être rayonnement au service de ses maîtres, proie consommable de leur désir, esclave ordinaire en sa condition amorphe, butut vide de conscience.
Onirique en sa perception, que ces maîtres lui laissent en son lieu, sans racine, sans histoire, sans désir, sinon ceux qu’on veut bien lui faire accroire, et qu’il croit, incapable qu’il est de la moindre réaction, de la moindre critique, de la moindre révolte, chaque terminaison nerveuse de sa réalité étant façonnée, conditionnée, pour accepter, accepter des faits sans importance au regard de l’éternité, accepter qu’il descende des grands singes, accepter que l’univers soit courbe et qu’il ne pourra jamais dépasser cet univers, accepter que la vitesse de la lumière soit un handicap au voyage dans l’espace, accepter que la planète se réchauffe alors que l’antarctique n’a jamais été aussi froid et que l’Islande se transforme en glace, accepter tous les mensonges des histoires officieuses, accepter encore et toujours qu’il n’ait aucun avenir en dehors de ce lieu terrestre, en dehors de la fourmilière dont il fait partie, accepter toujours et encore le délire collectif dépersonnalisant la réalité humaine qui est un champ de fleurs majestueuses en la mutant dans l’expression fécale du simple horizon d’une défécation tribale.
Errements troubles de litanies qu’il prend pour argent comptant et dont il se contente, pauvre être, démesure de la lie qui l’entache et le perpétue, pauvre, si pauvre, que s’élèvent des voix pour en révéler le sort, et que la puissance lentement sort de sa gangue afin d’ouvrir un passage dans son cycle parasite, le corps de l’humanité réagissant comme le corps humain face aux attaques microbiennes, créant en cela ses propres anti corps, qui de quelques-uns deviendront légions.
Balayant ainsi ce monde des scories qui l’emprisonnent, afin de délier l’humain de ses chaînes, lui permettant à l’image de ces villes qui s’éveillent, de s’émanciper du joug pseudo-techno scientifique qui règne ce jour, et enfin de faire rayonner la réalité humaine et non cette image affadie, appauvrie, qui n’arrive même pas à briller ce jour, le clinquant ayant ses limites, le mensonge ne pouvant perdurer éternellement, la bêtise ne pouvant régner sur ce monde avec ses piliers qui sont l’ignorance et la fatuité !