Intolérable intolérance
- Détails
- Catégorie : Civilisations
Intolérable intolérance
Il ne peut y avoir de paix dans l’intolérable intolérance, dans une déclaration de guerre spontanée, née de toutes cruautés, alors que les espoirs se permettaient de novations par ces terres d’Orient aujourd’hui fracassées par les coups de tonnerre des canons et des roquettes, parchemins de morts, d’enfants, de femmes, de vieillards, qui n’avaient rien demandé sinon qu’à vivre, vivre dans l’enfantement de l’harmonie.
Les biens pensants jugent, mais il est tellement facile de juger lorsqu’on est à des milliers de kilomètres du lieu du drame, lorsque ses enfants sont à l’abri, lorsqu’il n’y a rien à craindre, sinon un tsunami qui ne viendra pas, un réchauffement de la planète qui ne sera pas, lorsqu’on s’invente des peurs grotesques alors que la peur pleut tous les jours sur votre visage, votre ville, vos enfants, lorsque vous ne savez pas si demain vos proches seront encore vivants, lorsqu’une seule explosion peut engloutir tout ce en quoi vous croyez, l’espérance, la Paix, cette Paix magnifique devant laquelle tant d’êtres passent sans un regard, sinon celui du mépris, de la haine !
Ainsi convient-il de se garder de juger hâtivement, de gesticuler à ne plus en pouvoir, l’emphase à la bouche, le verbe en écritoire, alors que la mesure de ce Moyen Orient échappe totalement à la plupart de nos contemporains, où tout se joue mesure pour mesure, œil pour œil, dent pour dent, loin de l’évangélisme spontané voyant l’humain tendre l’autre joue lorsqu’il reçoit un coup.
Il ne s’agit ici que de survie dont on parle et non pas de cartes à jouer dont les joueurs savent qu’ils pourront en jouer à l’infini, survie de Peuples, et notamment d’un Peuple qui qu’on le veuille ou non a le droit d'exister au même titre que les autres Peuples, droit né du sol et du sang, ce qui bien évidemment ébranle la conscience de citoyens qui n’ont plus de racines et ne comprennent pas, et surtout ne veulent pas comprendre, tant la répétition pavlovienne qu’être un citoyen du monde est la plus belle image à inscrire au front de l’Humanité, pauvre Humanité en errance dans ces jours sombres, ne ressemblant plus à rien et certainement pas à ce champ magnifique de fleurs extraordinaires dont les complémentarités pourraient transcender ce monde.
Être citoyen du monde c’est être soi-même, construit dans la beauté de son Peuple et dans son rayonnement, être différent de cette définition c’est n’être plus, être servile, être irresponsable et sans lendemain, fétu de paille que l’on jette en pâture aux prédateurs assoiffés qui s’enchantent de la servilité.
Ici se mesure la distance entre ces deux faces d’un monde qui ne se comprennent plus. Le mal est profond mais non irréductible. Il suffit de faire comprendre que chacun d’entre nous n’est pas né de nulle part, qu’il appartient qu’il le veuille ou non à une ethnie, à un peuple, à une race de l’esprit, à l’humanité, et non qu’il est là par hasard, vaisseau égaré au milieu de la galaxie.
Défendre sa différence n’est pas un devoir mais un droit légitime. La différence n’est pas une tare, bien au contraire elle permet par complémentarité de subjuguer l’Humanité, de lui rendre sa fertilité, sa grandeur et sa vigueur, et non l’abstraire dans des carcans domestiques nés de l’atrophie intellectuelle et de ses mythes.
Le respect ne peut être unilatéral, il doit être multilatéral et sans équivoque. On ne peut indéfiniment se laisser injurier, bafouer, sans réagir. À l’exemple de Zidane se faisant respecter d’une fanfaronnade pitoyable, un Peuple réagit, légitimement, cela effectivement n’a pas de sens pour les déracinés et pire encore ceux qui souhaitent déraciner tous les êtres Humains, mais cela a un sens pour celui qui sait encore ce que sont le respect et le devoir de respect de chacun, vis-à-vis de ses parents, de son environnement, de son pays, de son Peuple, des autres pays et des autres Peuples, de l’humanité.
Ces valeurs effectivement sont bien difficiles à comprendre pour une civilisation nihiliste qui à force de repentance est devenue amorphe et sans voix, tendant la joue et l’autre joue uniformément dès qu’une tempête se lève, au lieu de la regarder avec le détachement passionnel nécessaire afin d’œuvrer pour que le respect naisse entre les parties qui s’affrontent, seule condition d’une Paix légitime dans cette partie de notre Terre en conflit.