La liberté de penser

La liberté de penser

 

La liberté de penser se raréfie dans ce monde torturé où le masochisme devient roi, où la nucléarisation profite à l’anarchie et ses ramifications les plus pernicieuses, toutes voies conduisant à la ségrégation, au communautarisme, aux délires les plus puissants que l’on puisse imaginer, lieux de l’intégrisme le plus farouche et le plus déshumanisé, où l’humain n’a plus sa place, puisqu’il devient l’attribut de slogan politique ou religieux, toujours épris de puissance atrophiée, dictant le droit de dire et de médire, insinuant en chaque parcelle de l’être des réseaux pavloviens qui deviennent risibles lorsqu’on les regarde au-delà du fanatisme et de ses chemins pervers.

La désintégration des Peuples est en marche et conditionne cette folie dimensionnelle dont l’épopée est notre petite planète qui a connu un champ de fleurs magnifiques et qui ne verra demain qu’un champ de boue dont chaque grain de sable devra se plier à la lie du commun engendrée par la volonté de cartels prolifiques en démesures soit politiques soit religieuses, toujours tournées vers l’appauvrissement intellectuel, le rejet de la vitalité, la soumission des individus, le conditionnement du néant pour oriflamme, avec pour but ultime l’esclavage le plus putride qui soit, celui du Vivant, dont les affines avancées se complairont dans les trois domaines physiques nécessaires à sa prolifération, manger, boire, se reproduire, et surtout ne pas penser !

Le tableau noir de ce devenir sera-t-il ? Oui, si chacun se laisse emporter par le tourbillon de la négation de vivre, de la prostration, de l’hibernation mentale, de la faiblesse endémique conditionnée par le devoir de reptation morbide qui veut s’imposer comme fleuron de l’avenir, oui si chacun se complaît dans l’atrophie, le mensonge, la corruption, la négation de l’ambition d’être et s’épanouir, oui, si l’être n’est déjà plus un être vivant, mais une loque intellectuelle se complaisant dans la dénaturation de ce qui fut, de ce qui est et de ce qui peut devenir, un objet acceptant toute frigidité complaisante, se lamentant, geignant, telle une larve, la peur au ventre, agissant uniquement pour plaire à la discorde, à la désunion, à la cacophonie ambiante qui ne dressent que le portrait d’ambitions particulières qui pour régner, sont prêtes à toutes les concessions, dénatures de la dénature elle-même s’initiant d’une vertu mortelle, celle de l’abandon de toute racine, de toute culture, de toute raison comme de toute imagination, désert silencieux où ont agonisé tant de civilisations !


Non, si l’être redevient à sa dimension éternelle, à son pouvoir d’agir, de réagir, et d’accomplir, non, si l’être conscient de ses racines et de la portée de ses racines ne se laisse dominer par les infatuations perverses de pensées errantes et sans lendemain pour transfigurer son environnement et son avenir, non, si agissant il ne se laisse aller à la reptation et la compromission, et se révèle dans la création née de ses racines inexpugnables, — quoi qu’en disent les tenants de leur destruction qui ignorent jusqu’à l’existence des scientifiques, philosophes, artistes, qui ont fait le devenir de ce Monde et qu’ils voudraient bien voir balayés de la surface de la pensée Humaine, leur mental atrophié n’en percevant qu’un pourcentage infime, infirmité qui n’est pas rédhibitoire fort heureusement – non, si se dressant debout et non plus couché l’Être, avec un E majuscule, pense au-delà des carcans affligeants de la bêtise et de l’ignorance enrégimentées que veulent nous imposer les tenants de pouvoirs abstraits, grandiloquents, pernicieux, délétères, circonstanciés, qui ce jour s’imaginent clefs de notre avenir, alors que leur saison à la dimension de l’Univers se terminera dans la poussière dont ils sont issus, afin d’ouvrir la Voie de l’épanouissement Humain, en et par ses Êtres, en et par ses Peuples, en et par ses Races, afin de faire prospérer l’Humanité, floralies de l’Avenir Humain, floralies d’humains bâtisseurs, respectueuses des Êtres Humains, des Peuples et des Races, épris d’action et de contemplation, complémentaires les uns des autres dans le berceau de la pensée, naviguant vers ce chemin qui semble avoir été oublié, celui de l’espace, la voie de l’Humain ne s’arrêtant en ce lieu de la Terre, mais bien au-delà, par-delà les étoiles.

 
© Vincent Thierry