Etat et Religion

État et Religion

 

Lorsque la Religion domine le Politique, quelle qu’elle soit, l’aberration commence, cette aberration confluant à la désintégration des valeurs Démocratiques, des valeurs identitaires. Elle accentue des communautarismes de circonstances racistes intellectuellement par excellence, animistes, catholiques, islamiques, judaïques, et autres. Car le racisme, ne vous y trompez pas ne touche pas uniquement le monde des corps, mais celui des esprits et des âmes.

La Démocratie en France a apporté la séparation de l’État et des églises, des mosquées et des synagogues, dans le cadre de la tradition judéo chrétienne, ce qui a permis de rendre à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui appartient à Dieu, si tant la volonté d’embrasser telle ou telle foi, dans le besoin de se conforter, alors que nous sommes toutes et tous, enfants de Dieu, et qu’il n’est besoin pour s’adresser à son Créateur de supports quelconques sinon ceux de la Foi, ne reste qu’individuelle et n’a à être contrainte par qui que ce soit, et encore moins un ordre politique. (À ce propos relire et méditer le discours du 4 mars 1904 de Jean Jaurès, dont certains ne cessent de prononcer le nom, discours au soutien du projet de loi du gouvernement d’Émile Combes sur l’interdiction d’enseignement aux congréganistes ; le texte a été édité en brochure sous le titre L’Église et la Laïcité.)

La désintégration de la Démocratie, donc de la Liberté, se mesure à l’aune de l’asservissement du politique au religieux. Il n’est que de voir ce jour notre pays sombrer dans l’atavisme séculier de ses dirigeants pour mieux comprendre les motivations fondamentales qui les animent et qu’ils animent en tous lieux comme s’ils se considéraient comme des prophètes, des chantres de l’apologie de leur conviction personnelle qui rejaillit sur les modalités d’applications étatistes, qui d’ailleurs n’ont plus rien de l’État mais tout du religieux.

Ce gargarisme primaire, preuve s’il en fallait d’une immaturité politique, ne serait pas très grave en soi s’il était l’objet de quelques confusions, mais malheureusement nous ne sommes plus dans le cadre de quelques confusions mais d’une confusion générale débouchant sur le déni du Droit, l’obscurantisme et le paraître, digressions remarquables qui sont l’apanage des sectes les plus virulentes en composition de leurs matrices inachevées.

Lorsque notre Peuple aura compris vers quelle dérive il se trouve engagé par ce louvoiement constant entre la théorisation du religieux et l’application politique que nos dirigeants en font, déjà parfaitement visible dans leurs volte-face confinant à la danse chamanique, peut-être réagira-t-il en conséquence. Cela sera souhaitable. En attendant, nous devons rester vigilants afin de ne pas voir la Démocratie se fourvoyer dans les écrins de l’ignorance légitimée, composite de l’asservissement organisé.

© Vincent Thierry