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- Catégorie : Civilisations
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Les mondes s’entrecroisent, s’ignorent, se méprisent, s’idolâtrent, toujours se conjoignent pour apparaître. Il y a là les respires qui s’initient religieux, spiritualité larvaire d’une soumission, non à un Dieu, mais à l’opinion, l’opinion du drame toujours en quête d’une image, d’un décor, dans l’invariance misérabiliste et orgueilleuse d’une reptation, d’une dysfonction voyant le temporel demeure du spirituel et inversement, mélange agressif — et habile — des genres qui s’officient, s’opacifient, délivrant dans une sorte de miroir le sommeil pandémique de la foi dévoyée.
Car la foi n’est pas service des masses, elle n’est qu’individuelle et le restera à jamais, et si ce n’est le cas, devient caricature, légende, blasphème, divination, cartomancie d’une pléiade d’arguties qui ne sont que les mensonges imposés par les prédateurs d’un conformisme noyé dans l’imposture, confondant la virtualité et la réalité afin d’imposer un "ordre" qui n’est jamais que reflet de la déficience accompagnant l’indicible corrélation entre le mensonge et l’outrance.
Ces jours sont comptes de cette dérision qui s’efforce, limbe des litanies amères présentant des mystères une mystification qui se conjoint dans l’absurdité, la conquête frénétique, la soumission reptilienne, alors que se taisent les forces qui ont fait les terres en voies de conquêtes, ce jour désert d’une lumière, chevauchée par la boue et ses lamentables orientations ostentatoires, scandées par les maniaco-dépressifs de la litanie qui vit de cette errance car de l’errance elle-même l’impétrant servile.
Ainsi en la foi, l’invariabilité de la nuisance et du parasitisme éclosent les graduations asymétriques qui gouvernent les faces insondables des respires qui gravitent, jeu de mascarades olympiennes qui tiennent de la prestidigitation la plus éhontée, voilant le réel dans les dissonances d’un accroire dont la stérilité n’est plus à démontrer.
Ici naviguent deux rives hypocrites établies sur le même fleuve, hâlant de mystiques épanchements, devises de ce Ying et de ce yang composants, la droite virile, la gauche féminine, toutes deux unies dans la recherche d’un apogée céleste contant l’univers pour étoffe. Mais de quel univers parlons-nous ? Et comment initier un tel univers au regard des partis alliés en présence qui ne sont que le reflet de la matérialité la plus sèche, cette matérialité n’ayant pour horizon que le dessein de voir régner dans un cas une caste de la médiocrité, dans l’autre cas une caste de la quantité atrophiée ?
L’irréalisme de ces perversions se glose, s’image, s’adresse et se dresse, fardeaux de l’humain devenu porte faix de leur dénature inscrite dans le rituel ordonné de la complaisance à ce qui devient sacre, temple, temple où la théurgie se résume à des chiffres, des valeurs stupides, car ne prenant nullement en compte l’intelligence humaine, sinon que comme mesure infinitésimale, ce trop déjà qui devient horreur limitrophe de toutes les sangsues qui se nourrissent de la sueur comme du sang humain.
Vivier impérissable, vivier de moines en haillons, de prédateurs en smoking, de larves consentantes abreuvées d’injures et d’immondices qui se roulent dans la fange avec le souci d’épargner leurs maîtres fouetteurs, ces politiciens de tous bords qui se lavent dans le mensonge, hourdissent l’horreur et ne sont heureux que lorsque la populace se tient silencieuse. Ici l’infection ronge chaque chapitre construit comme la vermine souille les cadavres, et cette décomposition où surnagent les atavismes de la perfidie comme du déshonneur, s’avance inexorablement.
Pandémie le corps social se meurt sous les coups de l’ignominie et du parjure : on vend les terres, on vend les régions, on vend les nations, dans les cercles tronqués de la voie inversée, on liquide le passif pour naître sablier les florilèges d’une défécation sans fin, ameutant des troupeaux avides, ces troupeaux de la déshérence conjuguée qui font la fortune des marchands d’esclaves, chair humaine vouée au travail, à la licence, à la prostitution, à cette écume de l’infamie qui ruisselle du sang des innocents pour complaire à la litanie des veules de ce monde
Insuffisance des marques, réclame des œuvres, le corpuscule de cette horreur ne se suffit, l’esprit est trop occupé, il faut le vider de toutes substances, lui faire peur et le faire gémir, et là se dressent les invariants de ce proxénétisme de haute voltige, subventionné par les États en voie de désintégration, apparaissent leurs scories, les bonimenteurs et les menteurs, les philosophes de l’étron et leurs porcheries, convoitises des artistes du néant et des solidaires de l’abjection, princes des nuits et des jours où se brûlent les ailes d’une jeunesse acculturée, sans repères, sinon ceux du gain le plus féroce, vitriol de casemates et de villes fortifiées défiant l’État de droit pour assouvir les plaisirs débiles d’une "élite" droguée et perverses.
Il n’y a rien à attendre de cette médiocrité se croyant puissance, les narines ourlées de cocaïne, pièges de toute mesure cimentée par un pouvoir fantasmagorique qui ne lutte contre ses méfaits mais bien au contraire en récupère les délits pour fortifier la terreur dans les yeux des Peuples éhontés. La "société" est là, paresse en ses bubons, croulant sous une ovipare destinée où la bestialité est règne. Primitive, elle redevient dans l’ornementation de ses fresques pourrissantes, voyant se dresser ses mantisses, des pouvoirs cadavériques.
Mesure de la féodalité à droite, mesure de l’aliénation à gauche, l’une et l’autre convergeant dans la débauche d’une pensée unique et veule, bestiaire de l’incongruité voyant en exemple le reniement de la Vie pour parabole exclusive, le reniement du Peuple, de l’Identité, de la Nation, de la Culture, de l’Éducation, de la Solidarité, pour naître la larve officiante : ce non-être acculturé, sans racines, inférieur au Singe, qui déambule en applaudissant au pourrissoir dans lequel il devient une unité économique tout juste bonne à se reproduire, s’alimenter et déféquer, un sous-animal qui n’a plus que pour avenir la fange, distribuée, acclamée et statufiée par l’horreur politicienne, la bassesse médiatique, la médiocrité argentée, la bêtise glorifiée.
Ici l’inversion de la Voie est à son comble dans le cadre de la manipulation, axée sur la culpabilisation, sur la dénaturation, sur l’idiotie nationalisée, permettant toutes destructions de l’Humain, dont le sous-humain devenu se glorifie de sa propre destruction, par l’avortement, par l’euthanasie, sous animal qui peut être désormais pressuré à souhait, à qui l’on donne des jeux pour satisfaire ses velléités libertaires, du football principalement propulsant sur le devant de la scène des gladiateurs qui demain s’entre-tueront dans l’arène organisée par les pouvoirs afin de rassasier la démence des foules qui ne peuvent plus catalyser leur énergie dans l’avenir, et ont besoin de défouler leur agressivité cantonnée et interdite, carpette en livrée de la moisissure ambiante et forcenée enchantée par les "sages" de cette déréliction que l’on nomme le pouvoir "politique", féal du veau d’or et de ses outrances.
Ainsi ce monde qui part à vau l’eau, ainsi cette dégénérescence nécessaire, car elle est aujourd’hui nécessitée, la Vie ne pouvant évoluer avec ce sous-substrat qui se vide de sa légitimité pour adorer la pourriture et le pourrissement. Ainsi alors que s’apprêtent de nouveaux conflits pour apeurer les larves devenues, ces sous-êtres qui sont l’accomplissement de l’atrophie dominante. Mais que l’on se rassure, ce bubon se dévorera de lui-même et disparaîtra dans les nuées comme un feu de paille, l’Être Humain, debout au milieu des ruines, tel l’aigle impassible, attendant son heure afin de renouveler la Vie sur les cendres de cette désintégration cacophonique à laquelle nous assistons…
© Vincent Thierry