Réflexion sur la Franc Maçonnerie

Réflexion sur la Franc-Maçonnerie

 

Bien souvent on entend hurler après ceci, après cela, après les sectes, les clubs, les partis et notamment, ce qui revient en général d’une manière courante dans les conversations, les Francs-Maçons. Bigre ! Et les uns les autres de raconter à la fois des niaiseries, des imbécillités, des anachronismes, toute une ribambelle de termes hétéroclites relevant des éternelles passions humaines, la jalousie, l’envie.

La Franc-Maçonnerie régulière n’est pas un problème en soit, au contraire, elle peut permettre d’éveiller l’individu aux valeurs éternelles, et dans le cadre de l’initiation qu’elle enfante resituer le vivant dans des caractéristiques nobles, ouvertes sur le monde, elle a sa place comme toute Institution humaine ayant pour but la conciliation des facteurs Humains dans ce monde. Mais comme toute Institution Humaine elle est d’une fragilité redoutable, et plus encore du fait de sa discrétion naturelle qui la met à la merci de tout aventurisme, désintégration, action pernicieuse.

Si on observe son histoire et son développement on voit avec précision les éléments qui ont été sources de prévarication à son égard, et par-là même qui lui ont porté préjudice et continuent aujourd’hui à lui porter préjudice. L’exemple le plus célèbre est son insinuation globale par les illuminés de Bavière, communistes par essence essayant par son intermédiaire de renverser religions et trônes au profit d’un déjà "maoïsme" triomphant.

Cette insinuation est toujours vivante en son sein. Mais ce n’est pas la seule, et dans la multiplicité des obédiences, on peut trouver tout ce que comporte aujourd’hui notre monde contemporain de brassage d’idéologies, des plus naïves aux plus pernicieuses, et notamment celles relatives aux arcanes du mondialisme omniprésent, apothéose de l’illuminisme pré cité. La force de la Maçonnerie se trouve ici diminuée, car elle ne devient dans les luttes de pouvoir intestines des groupes initiés plus qu’un navire vide de tout contenu, ballotté par les vagues frénétiques de pouvoirs profanes qui n’ont rien à y faire.

À celles et à ceux qui désirent s’embarquer dans ce navire, nulle opposition ne doit leur être mentionnée, bien au contraire, si elles et ils ont conscience de l’état de la Franc-Maçonnerie ce jour, qui n’est pas celui de l’idéal majeur qu’elle a incarné antérieurement, bien qu’en son sein luttent la moralité et la probité.

Il n’est question ici de juger sur cette Institution qui participe à l’œuvre collective en permettant à certains individus de réaliser leur unité intérieure, mais bien de poser les jalons qui permettront de restituer la mission de la Franc Maçonnerie, son but n’étant pas celui d’asseoir un pouvoir politique quelconque mais d’éveiller. Lutte de pouvoirs, lutte de conditionnements, lutte de prétendants, les loges n’ont pas à être les vestibules et le couronnement des affairistes tant économiques que politiques, encore moins les cénacles d’un mondialisme inféodé au nazi communisme, qui est l’apothéose de l’illuminisme en notre temps.

Ainsi en connaissance les impétrants doivent-ils y pénétrer, non pas dans une croyance romantique mais avec un regard pragmatique. Les obédiences sont et restent à l’image du sociétal, et dans la mesure du possible convient-il de les rejoindre avec pour seul objectif de leur rendre leur nature intemporelle, et non cette nature déliquescente portée par des insinués propagandistes de toutes les causes révolutionnaires, destructrices de l’ordre naturel, alliant la subversion à l’équation d’intérêts privés qui sans apparences dirigent indirectement leur destinée.

Les obédiences comme toutes Institutions ne sont pas à dénigrer, bien au contraire il faut les insinuer afin de leur rendre leur fonction opérationnelle, en destituant la subversion dont elles sont atteintes. Maintenant croire que les obédiences sont le pouvoir, c’est accroire car les obédiences ne sont pas le pouvoir et ne concourent même pas au pouvoir. À l’heure actuelle elles ne sont que des viviers, d’où l’intérêt de les restituer dans leur mission avant qu’elles ne deviennent au même titre que les Agences nationales pour l’emploi les fourriers de toutes les crédulités qu’elles soient politique, scientifique ou artistique.

Les francs-maçons purs et durs, à qui nous rendons honneur ici, savent ce qu’il en est de se battre contre ces hérésies qui s’incrustent, se fabriquent, et à l’image du monde réel consomment dans le subterfuge leur réalité primordiale. Aux loges de combattre l’opportunisme, l’entrisme, l’opiacé des cordons - des grades -, et notamment les dérives qui s’associent en leur nom, le satanisme prioritairement qui en prévarication se façonne allégrement en masque dans leur Institution.

Si l’on observe en contraintes la multiplicité des rites dérivés, la foison d’équilibristes qui au nom d’une symbolique, bien souvent dénaturée, s’entretiennent en son courant, et la destination des actes qui en découlent voyant de véritables travestissements devenir des lois pour des impétrants qui s’associent presque en tribus afin de phagocyter des métiers et des charges entières pour le seul bénéfice de leurs petits intérêts, il est bien temps de nettoyer les écuries d’Augias en son milieu.

Le problème n’est pas né comme je l’ai dit précédemment aujourd’hui, il est renouvelé, anticipé, conditionné, ce qui peut laisser perplexe le néophyte sur la réalité initiatique de la Franc Maçonnerie ce jour. Des opérations curatives ont été dessinées suivies de certains effets, mais comme toujours ces opérations ne sont pas de véritables opérations d’assainissement qui pourraient contraindre au reflux de l’impermanence qui y végète.

Il y a là un travail considérable à mettre en œuvre qui par l’insinuation recommandée le sera inévitablement, cette Institution ne pouvant continuer à être l’infatuation de l’impermanence et ses réseaux, au détriment de celles et de ceux qui cherchent à se construire et à construire dans ce milieu.

En résumé, école de pensée, la Franc-Maçonnerie mérite d’être restituée à elle-même, afin de faire cesser tous les fantasmes inscrits en son nom qu’elle ne mérite pas de supporter. En défense j’avais commis un ouvrage en son temps Rescrits à Thanatos qui pourrait peut-être aider à la compréhension de la mission de la Franc-Maçonnerie, et permettre aux impétrants de naître à un regard plus juste sur sa qualité intrinsèque. En attendant ne vous laissez influencer ni en bien ni en mal sur les sujets touchant à cette Institution qui à l’image des écoles de pensée a toute sa place dans nos sociétés.

© Vincent Thierry