Libre dessein des heures

Libre dessein des heures

 

Libre dessein des heures de l’aventure qui fut, des algues en miroir dont le chemin mène aux vents azuréens, aux temples en écumes, aux âges dans le chant, aux préciosités lagunaires des myosotis adulés, dont les hyperboles majeures sont les larmes cristallisées de nefs opiacées aux fumerolles victorieuses sur les strates irréversibles enfin comprises et libérées des audaces incontrôlées, de celles qui germent l’erreur, la suffisance, l’incertitude, de celles en corps qui frisent l’insolence.

Toutes voies de brumes, toutes voix sans écho qui se répercutent à l’infini, dans le secret assaut d’une impression et non d’une formalité, répons des sites à l’ordonnance éclairée montant en l’azur ce chapiteau de majesté qui ne se révèle de paraître mais d’être tout simplement, sollicitude et compassion dont le labour sème la terre comme le ciel, le vent comme l’eau d’une candeur renouvelée, naissance, renaissance, profusion de rythmes épanchés jaillissant la fertilité du vivant dans un tellurisme magnifié, fécondité du verbe comme de l’hymne, pluviosité nacrée des arborescences joyeuses dont les fondations sont respires d’une conquête heureuse.

Celle de l’unité allant vers le don, don de soi, don à l’autre, à l’aimée comme à l’estimée, don vibrant ne recherchant le retour, don désintéressé voguant vers ces fontaines du délice qui enchantent, pacifient, dévoilent et en se prononçant avec clarté entraînent le gestuel miraculé de la fusion des voies enfantées par la voie royale de l’ordre qui s’avance dans le bruissement des âges, stance d’une architectonie se développant jusqu’à l’altière perfection, celle du partage azuréen et solaire, dont l’embrasement spontané délivre cet arc-en-ciel attendu, né de la volition de l’œuvre assumée qui ne s’impose mais propose, arcane solitaire devenant solidaire et par là même inexpugnable…

© Vincent Thierry