Ô Christ Roi
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- Catégorie : Littérature
Ô Christ Roi
C’était à Carcassonne, l’an 793, lorsque avant de livrer bataille Guillaume de Toulouse, Paladin de Charlemagne, éleva vers les cieux cette prière :
"Ô Christ Roi, l’Empire a-t-il donc tant failli qu’aujourd’hui l’illuminisme soit contempteur ! Que notre Terre sacrée soit à ce point humiliée, détournée, avilie par l’infertilité et ses devises ? Fille aînée de ta force fut-elle, ce jour laissée à l’abandon dans la moisissure des mensonges et de leurs pitoyables errances ! Ô Christ Roi en ton armure resplendissante sous les feux du Soleil invincible, regarde dans quelle voie se tiennent tes fidèles, dans l’agonie de leur sort, dans l’invective, dans les tréfonds d’une lâcheté dévoyée, dans le crachat et dans l’injure, dans la prosternation idolâtre, dans ces préambules menant les mondes vers leur finalité !
Ô Christ Roi, tes armées te resteront toujours et pour toujours dans la promesse de cette réalité qui fonde les univers et éblouit ! Et Chevaliers resterons-nous malgré la perfidie, l’ignominie, la décrépitude de tes Temples, Chevaliers de ton rayonnement et de ta félicité ! Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest toujours veilleurs de l’ardeur des Chants et des Hymnes, pour consacrer ta plénitude et ton essor, enfanter les rêves en harmonie et en armoiries qui rendront à ce Monde sa florale beauté, loin des illuminations de l’ombre et de ses ténèbres enfantées par l’atrophie !
Ô Christ Roi, nous viendrons tes champs de blés mûrs, ces épis de la splendeur prononcer la grandeur et l’honneur par-delà les hospices des velléités qui frappent aux portes des mendiants et des fourbes, par-delà les assauts des prébendiers et des voleurs qui condamnent l’Humanité à son pur déclin ! Ô Christ Roi, la flamme de ta renaissance est toujours et pour toujours bien vivante par-delà le fléau qui nous habite, nous contraint et cherche à nous dominer, debout sommes-nous par milliers et par milliers sur notre Terre d’Occident, en chaque hameau, en chaque ville, en chaque Pays pour défendre nos racines et nos Temples, notre fidélité inconditionnelle à ta réalité, noyée sous la constellation des dupes et la supercherie des alchimistes sans renom !
Ô Christ Roi, déjà les Peuples se défont des miasmes qui les entachent, les voulant livrée de l’esclavage le plus purulent et le plus répugnant qui soit, celui de l’inconditionné ! Ô Christ Roi, car Être tu fus, et Êtres nous sommes, par millions et par millions dans l’Esprit du Sacre, notre demeure, par l’Esprit du temps comme l’Esprit de l’Espace que rien ne peut édulcorer, au regard du Chant qui gravite nos Histoires conquérantes et sublimes ! Ô Christ Roi, reviendront dans ta lumière et ton Éternité, tous ces aveugles et tous ces borgnes qui n’ont pour lendemain que le bruit infâme des chaînes qui les emprisonnent, car nous serons toujours là, Veilleurs pour briser le verrou qui les maintient dans l’ignorance !
Ô Christ Roi, rien ne pourra tarir ton Nom, rien ne pourra détruire ta Lumière, car quel que soit le lieu, quel que soit le temps, toujours reverdiront les pousses qui viendront baigner de leur foi les terres embrasées, jusqu’aux lieux même de leur destruction pour affermir la reconstruction de ton Temple, le Temple de l’Être Humain, au-delà du temple du non-humain dont les agitations ne sont que scories en évanescence devant la Lumière Éternelle ! Ô Christ Roi, dans la dignité et dans l’honneur, dans le respect et dans le courage, Chevaliers te resterons-nous pour défendre ton Nom, nos Terres et nos Peuples, et se joindront par milliers et par milliers, puis par millions et par millions les Êtres en éveil qui dépasseront les cultes et les adorations, les prismatiques déshérences des ténèbres, pour se dresser contre le parjure, la forfaiture, la destruction et leurs serfs !
Ô Christ Roi, Esprit du Chant et Chant de l’Esprit, Gardiens resterons-nous afin de restituer aux dimensions leur pur éclat, laissant s’effondrer les royaumes sans racines, Veilleurs de l’armature de ton Temple construit qui fera rayonner ce Monde, le relevant de son agonie qui par la Voie détournée saillie l’Univers comme une maladie ! Ô Christ Roi, viendront ces temps de la Voie noble et souveraine que rien ne pourra plus destituer à son profit, notre Foi en sera témoin, car ton règne est en nous et chacun d’entre nous est ton règne ! "
C’était en 793 qui vit la victoire mémorable du Paladin de Charlemagne sur les conquérants d’un autre monde…
© Vincent Thierry