Système et combat.

Système et combat.

 

Combattre ce n’est pas seulement se porter contre l’adversaire, faire valoir sa pensée objective, stigmatiser son comportement, en tout état de cause faire ressortir l’avilissement de sa pensée, mais au-delà de ces apparences initier dans son raisonnement une volte-face lui permettant de réagir à la fonction en laquelle il s’inclue et ne se voit plus.

Nous le voyons, le combat physique ici même s’il peut être présent, devient combat mental qu’il convient de ne pas perdre de vue si l’on veut voir la victoire s’arborer. Le combat est un jeu de forces complémentaires qui s’établit toujours en coordonnée d’un système, et qui ne disparaît que dans l’équilibre des forces, où la disparition de l’ensemble des forces. On le voit bien, tout système est donc constitutif de forces qui peuvent être antagonistes, conjointes, disjointes, toujours issues de l’expression du système dans lesquelles elles se répondent, s’affrontent, se coordonnent ou se réfléchissent.

Expressions Humaines par excellence dans le système politique, nous retrouvons en ce lieu les correspondances universelles de ce qui vient d’être énoncé. La nature Humaine en sa complexité advient toutefois hors d’une théorie que l’on peut qualifier de binaire, deux autres composantes majeures, inversées en leur densité, l’une privilégiant la coexistence des forces par annihilation, l’autre par intégration.

Les voies de l’une et de l’autre sont aux antipodes de la constitution des forces initiées précitées, qui dans leur mode binaire ne peuvent jamais trouver leur équilibre naturel. Elles existent et sont les piliers qui fondent par leur maîtrise soit la dissolution soit la progression Humaine par la régulation qu’elles imposent, tout en étant elles-mêmes en conflits car elles-mêmes aux antipodes dans leur vectorisation, avec cette particularité qu’une seule d’entre elle peut englober la totalité des forces, l’autre ne se contentant que de détruire les forces antagonistes précitées.

Cette dernière détermine l’ordre triangulaire inverse qui est celui de la dissolution de toutes valeurs, car tentant d’annihiler toutes mesures des forces binaires en sa force de destruction, l’autre détermine l’ordre pyramidal naturel qui est celui de la symbiose de toutes valeurs, car portant en elle le pouvoir de cohésion de ces forces, y compris celle de l’ordre inverse, naturées en sa force de construction.

Pour résumer schématiquement nous dirons que le monde du Pouvoir est lié à la préhension organique des forces géométriques qui habite ce système et que ce pouvoir se définit dans la construction ou la destruction suivant la puissance de la direction des forces qui l’influencent et le coordonnent. Dans le jeu présent de ce pouvoir nous pouvons voir que les enjeux qui influencent et coordonnent naissent ici de l’ordre inverse triangulaire, décomposition flagrante qui lentement mais inéluctablement va vers la désintégration Humaine, et par appariement la désintégration de ce même pouvoir.

Ce phénomène exponentiel trouve et prouve là les limites de la force systémique qui le sous-tend. Faille qu’il convient de comprendre pour mieux appréhender et combattre dans le système sa systémique avec efficacité et non duplicité. Ainsi à la linéarité faut-il opposer la densité, à la vision cartésienne la vision géométrique, au réductionnisme la multiplicité, au chaos l’ordre, à la destruction la construction, par accompagnement comme déclaration constructive dans le cadre et par les moyens du sur système évoqué de l’ordre pyramidal naturel, qui ne peut naître dans le cadre d’une vision des forces binaires qui se résorbent au sein même de l’ordre triangulaire inverse lorsque son pouvoir grandi.

Ici se trouve le lieu comme le temps, ici se trouve le contre-pouvoir qui permet de renverser la perversité qui tient de lieu comme de temps à cet ordre triangulaire inverse. C’est ce lieu comme ce temps qu’il convient de conduire pour combattre et vaincre, dans la création la plus pure et la détermination inflexible de l’Être Humain, né pour conquérir et non être esclave de ce triangle inversé, symbole par excellence de la voie détournée qui lentement porte à la désintégration l’Humanité en sa propre désintégration.

© Vincent Thierry