Nuages
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- Catégorie : Poésie
Nuages
Nuages aux talismans qui viennent marbrer l'oasis éphémère de fumerolles grandioses et sereines, d'ivoire le chant triomphant aux ramures épervières, et nos cils à propos en leurs fières randonnées, vague brume du cristal,
Des voix enseignes aux cargaisons des équipages, des lisses cordages aux éclisses par les mâts tressés de voilures insignes, nuages aux couleurs du safran, de la myrrhe royale et de leurs orées que Diane, en ses prouesses, visite, enamourée,
Et notre songe dans ce monde qui se magnifie, éclot, et rêve infiniment, cherchant l'éternité voilée dans un chœur souverain, foi des rêves et des songes s’en allant des roseraies aux lys horizons dont les agates transparaissent dans la nue,
Les flots dans l'aube y espaçaient leurs sèves dans de diaphanes floralies, d'un cil amazone aux courbes de l'Occident fabuleux, tels des règnes devisés, dont la source déploie un hymne enfanté par la joie et la tendresse, dans une gerbe d’amour anachorète,
L'oiseau lyre, d'un chant serein, en gravitait le firmament, et dans le souffle et par le souffle délibérait les mondes, ainsi aux âges enivrants alors que le verbe fuyait sur un alezan sauvage, pour ouvrir, mage, une ambroisie limpide,
Nectar de rose safranée mûrie d'eau douce aux vêtures accoutumées d'un langage coryphée, dont de festives agapes encourageaient les dires, les regrets, les désirs fuyants comme des rus aux vertiges sans oublis de mânes à propos de nénuphars azuréens,
Aux rives alanguies où un message feutré révélait en puissance des élytres de feu, délaissant les vagues profondes pour enchanter d'une mélopée les adventices couleurs des stances à genoux, priant, coutumes, les évanescences opiacées,
Des vignes fécondes aux transes émerveillées, dont le plaisir nous parle de l’exondation des cils où la mue de l’heure, sans regret, s’épanouit de coralliennes divinités, aux lacs d’or et de joyaux insondables que le Temple inscrit éternellement,
Tandis que sur la mer lagunaire, des orbes sous le vent aux péristyles de marbre veiné d’ocre délibéraient le sens de l’aventure humaine, ses semis de vives éloquences venant aux frontons des âges, par la pulsation des cœurs, les fruits salvateurs,
Initiant un sens merveilleux, celui de la rencontre de l’Éternité, de son apothéose et de son firmament à naître et renaître dans le jeu des facettes temporelles, dans ces espaces se croisant et s’entrecroisant dans une pure volition,
Gravitation des heures aux sillons d’efflorescences majestueuses où la source ne se corrompt mais bien au contraire dans l’ardeur se magnifie, et conquérante ouvre les portiques de la densité des axes de ces univers nous entourant,
Nous accueillant et nous perpétuant dans la divinité et ses plénitudes, loin des errances et de leurs matérialisations abruptes qui ne sont que ressources des moires aisances s’abritant, se fortifiant pour mieux sombrer dans la nuit profonde,
Alors que bruit la Lumière dans sa splendeur, astre d’un souverain désir d’écume et de force, par l’aube flux des stances ne se devisant mais s’élançant pour reconnaître la pérennité et ses agencements les plus suaves comme les plus mordorés,
Des abysses hier les cimes de ces temps nous contant oriflammes, au-delà des éclats et des vrilles de l’Esprit estompé, de l’Âme désintégrée, du Corps délité, de l’Unité fracassée par la tourmente des âges de la mort et de leurs sources amères et néfastes,
Ces âges qui ne seront de nos voix, ces âges qui jamais ne paraderont leurs pauvres lichens, leurs pauvres arbrisseaux, balayés par la tempête d’un désert, dont nul en ce monde ne veut voir éclore ni même s’instaurer les dérives incarnées,
Ainsi alors que s’enchantent les corolles des florales puissances aux parfums de majesté, toutes voiles gonflées hâlant de rives novatrices les courses des frondaisons dans la puissance solaire naviguant l’immensité et ses fleuves à la nacre jaillissante et fertile,
Puisatière de nos chants, puisatière de nos hymnes venant comme les flots les rivages d’œuvres nouvelles à voir et enchanter, aux portuaires flammes sur l’horizon dont l’aquilon de la Vie incarne et délibère la pure novation de l’ambre en ses écrins,
Vibrant nos Êtres en Unité, alimentant nos âges de l’Éternité veillant à l’accomplissement, qui jamais ne cesse d’interroger les fluviales déshérences pour leur faire rejoindre la vitale ascension et non la déchéance morbide qu’elles enseignent,
Dans la compassion la plus vitale, la plus ordonnée, la plus salutaire, celle seyant au Guerrier de la Vie qui toujours combat pour magnifier l’existence en ce lieu et par les temps comme en d’autres lieux et par d’autres temps,
Afin d’illuminer la splendeur dans son ascension, afin d’initier dans l’élévation, afin de signifier dans le pouvoir l’Art du pouvoir d’éveiller, afin de magnifier le vivant, afin et pour toujours servir de lien inextinguible entre l’Immanence et la Transcendance…
© Vincent Thierry