VII LES MAÎTRES À PENSER
Inexistence globale, nous y voici, dans la barbarie suprême à la pensée unique qui se réjouit de son infamie, ce coup d’état commencé il y a quelques siècles et qui ce jour surgit comme un dément, pour mieux se résorber, car la nature est parfaitement équilibrée, et ce que nous voyons se dessiner en Afrique du Nord, n’est rien par rapport à ce qui devrait se dérouler dans les années qui vont venir, savoir l’émancipation des Peuples de cette torpeur de la virtualité dans laquelle ils baignent, aveuglés par les maîtres à penser. Ô les beaux maîtres à penser que voilà ! Maître Jourdain de la pièce de Molière doit se régaler de trouver tant et tant d’élus en sa pauvreté d’esprit. Mais comment pourrait-il en être autrement ? Qui pense, réfléchit, qui réfléchit, analyse, et le château de carte s’envole des arcanes qui se mettent en place, prouvant leur dérive, leur mélopée invraisemblable, leur tissu de mensonge, qui bien entendu est sous-tendue par une propagande absolument extraordinaire, la propagande de l’ignorance associée à la bestialité !
Bestialité étant pris ici dans son terme générique, le bestiaire, bestiaire de la barbarie de l’impropriété à la création, de l’Etre Humain qui se révèle non encore être mais bien non-humain, un retour en arrière dans ce cycle génésiaque qui voit les branches taries se vouloir encore maîtresses des troncs puissants qui s’émanciperont lentement mais sûrement de l’affront qui est fait à leur viduité. Regardons un peu comment s’organise cette pensée unique autour de ce leurre qu’est la monnaie. De touche en touche, elle s’approprie le langage, de touche en touche elle modifie les comportements, lentement, insinuée jusqu’aux principes qui guident le monde, l’autorité, l’honneur, le don, le sacrifice, invariable elle façonne son discours qui est toujours le même, celui de l’anarchie, du déshonneur, de l’égoïsme, afin de rendre dépendance l’individu dans l’immoralité, l’indétermination et surtout la lâcheté. Et lorsque cela ne suffit, elle invente des maux inexistants, les manipule, les organise, afin qu’en terreur, en peur, les individus se précipitent dans son giron pour se sentir protégés.
Quoi de plus facile que de manipuler un Etre devenu sans racines, aveugle, sourd et muet, sous l’emprise d’une terreur qu’il ne contrôle pas, d’un système qui lui échappe. Système, nous y voici. Car derrière ce portail se dresse le système de la pensée unique, une pensée qui ne veut voir en tout un chacun qu’un capital économique et rien d’autre, tout à fait dans le sens de cette monnaie inexistante, l’Etre pour ce faire doit être inexistant, où du moins n’exister que pour une oligarchie qui profite de lui comme d’un kleenex que l’on jette après usage en insufflant par l’intermédiaire de sa soldatesque en loge tout ce qui est nécessaire afin de se défaire de l’Etre consumé par l’obésité sanglante qui nature ce petit monde. Rentrons donc dans la cour qui se projette pour aller au plus profond vers cette bestialité qui se veut demeure Humaine. Belle cour que celle-ci, voyant de l’Histoire la passementerie glorieuse que nous allons décortiquer pour que chacun puisse y retrouver ses petits.
Il était une fois l’usure qui se voulut plus grosse que le bœuf et par ses courroies de transmission dans les pouvoirs voulut prendre le réel pouvoir sur chaque Peuple. Cela nous le savons, mais comment donc attraire ce pouvoir ? Nous le savons par l’intérêt, en décuplant le besoin d’emprunt, et comment donc décupler le besoin d’emprunt ? En étayant la théorie de l’obésité, obésité de l’infatuation, obésité du sur-moi, obésité de la contrition, obésité de la courbette, obésité du couronnement, obésité de la faiblesse, obésité tout cours de l’hypertrophie économique, culturelle, spirituelle. Que d’obésités ! Et ce feu de la vanité de quel éclat brille-t-il ? De la domination par le paraître, et donc de la guerre, la guerre comme moyen et non comme fin, la fin étant la conquête générale du pouvoir. Nous y voici et nous allons donc voir que l’Histoire Humaine de ces derniers siècles est conte de cette dysmorphie, que l’on qualifiera d’asymétrique ce jour. Rappelez-vous de ce terme qui est le plus important de ce texte. Car ne croyez un seul instant que l’action se déroule sur le plan de la réalité, mais aux limites de la réalité, dans ce no made land où rien ne s’écrit, rien ne se narre, tout s’agit, tel le vent dans la voile qui obéit au souffle et s’interdit de penser.
La voile, vous l’aurez compris représente l’Humanité. Donc reprenons, le pouvoir est au bout de l’action, pour que ce pouvoir soit total, il convient d’affaiblir tout d’abord les Etats, détruire leur Royauté bien entendu, par crime de sang, comme on l’a vu lors de la Révolution Française, où par mariages consanguins, pourrir l’aristocratie jusqu’à la lie afin qu’elle ne relève plus le défi de sa mission première, la défense du Peuple, mettre en exergue la bourgeoisie dans tout ce qu’elle a de prévaricatrice et bien entendu la pervertir à l’usage de l’obésité. Les moyens de la monnaie sont exercice de cette désorientation des valeurs, mais là ne suffit pas, il faut œuvrer encore plus fort et faire en sorte que le Peuple qui n’est pas asservi à cette immoralité le devienne, afin qu’il devienne esclave consentant de cette systémique de la déchéance qui s’instaure.
En conscience le Peuple se raccroche à la Religion de ses Ancêtres, et la scission du catholicisme et du protestantisme, créée antérieurement de toutes pièces pour affaiblir le pouvoir religieux, ne suffisant pas, il convient d’abattre la religion Catholique, en ne touchant pas ou peu à la religion réformée qui doit tant à ce vent qui se presse dans la voilure des valeurs pour les faire disparaître. Le moule est formé, et dans chaque Etat, la soldatesque aux ordres est en marche, et déjà s’invite à la glorification d’une déification de l’« homme », pour accroire sa réalité en dehors de toute spiritualité. Ce n’est qu’un début, une action insidieuse, permanente, tandis que se déroulent les guerres Napoléoniennes apportant la « Liberté » aux Peuples, guerres d’un homme aux ordres, Napoléon qui n’est qu’un instrument dans cette conquête des abysses et qui sera lâché comme un malpropre lorsqu’investit l’argenture régnant sur chaque règne n’aura plus besoin de lui.
Belle argenture que celle-ci, spéculant sur les victoires comme sur les défaites pour accroître un capital déjà démentiel, en réalité inexistant, car de monnaie créée, dont on a vu qu’elle ne valait rien. Ce rien doit être un tout, alors entrent en lice toutes les forfaitures de l’illusion, achetées bien entendu, rachetées, pourries jusqu’à la moelle, cette moelle que le commun regarde comme de la verroterie, sans jamais seulement penser qu’il regarde une virtualité qui va le condamner à l’esclavage. Un esclavage qui s’amorce dans les premières exploitations économiques, où l’on voit se régir l’ignominie et la perfidie, le travail des enfants dans les mines, l’exploitation des Etres-Humains comme elle existe encore dans ces pays qui se lèvent au capital et qui usent et abusent jusqu’à la mort de femmes, d’hommes, d’enfants, dans leurs camps de concentration économiques pour fabriquer ce que l’illusion achète à un prix exorbitant alors qu’elle ne revient pratiquement à rien dans les conditions dans lesquelles elle est fabriquée.
Illusion, le prisme est lancé, mais pour le consolider lui faut-il un levier, et ce levier sera la presse, l’édition, la prise en main par ce vent de folie de tous les organes de presses, afin d’initier la pensée de tout un chacun dans cette course au profit, dans cette course aux leurres, dans cette démence précoce initiant déjà le principe de la valeur ajoutée afin de finaliser la démesure, non pour les besoins, mais bien plus que les besoins, l’infini de l’aberration. Ici viennent quelques révoltes vite conjuguées par la création de toutes pièces d’une synthèse des idées sociales que l’on nommera le manifeste du parti communiste qui servira de soupape de sécurité et qui sera habilement manipulé par l’argenture et ses fantoches, permettant aux populations d’accroire qu’elles sont en droit de rébellion alors qu’elles suivent le droit fil de l’inconsistance qui gréée son avenir dans ce fulgurant esclavage qui s’avance et qui bientôt brillera de ses mille feux dans ce que l’on appelle encore le communisme, qui n’est qu’un doigt de la même main qui agite le fanal de la désintégration.
Et pour clouer le bec à la réflexion, ce vent créé une psychologie de pacotille dédiée, une anthropologie simiesque, enfin sur le tard une aberration que l’on nomme la théorie de la relativité qui fait que tout un chacun tourne en rond et se mord la queue sans aucune possibilité de naître aux mystères de l’univers : voici les Etres-Humains enfin cloués sur ce sol, soumis à l’illusion de pseudos pouvoirs qui n’existent plus depuis longtemps, tellement soumis au conditionnement de l’argenture, à une pensée diachronique, inverse et sans avenir, sinon celle de se voir rejoindre les abysses, ce que l’on verra dans le cadre de l’Art avec cet art dit « moderne » qui n’est que la résultante de cet abîme dans lequel l’Etre-Humain se doit de vivre désormais, à l’écoute de tout ce qui est purulence téléguidée et objectivée, propagande qui ne peut prendre qu’après deux conflits mondiaux initiés afin de détruire la jeunesse de ce Monde et notamment la jeunesse Européenne qui est le creuset même de la créativité. Tout est pratiquement prêt pour ce règne tant attendu par les féaux de ce vent singulier qui porte cette illumination née de l’atrophie, mais ce n’est pas encore suffisant, il faut maintenant créer les conditions d’une acceptation généralisée de cette fable qui vient…