Contemplation
Contemplation, voici le maître mot de votre
apprentissage au plus grand jeu qui soit, celui
où l’imagination sans limites trouve ses
consonances et vous apprends les dissonances,
ces fêlures qui existent dans le cœur de l’âme
Humaine, ces ersatz qui pleuvent dans la pensée
et l’obvient, toutes faces et tous masques, des
plus comiques aux plus tragiques, que vous devez
comprendre pour mieux les isoler et leur rendre
leur juste valeur dans l’archéomètre composant
votre Esprit, instrument remarquable pouvant
jouer de toutes les mélodies comme de toutes les
symphonies, mais aussi de toutes les
cacophonies.
Contemplation, l’Or prairial est ici dans ses
conséquences, ses déterminations et dans ses
téméraires aventures, celles qui mènent de
l’infiniment petit à l’infiniment grand, du
microscopique au macroscopique, car tout est en
un et un est en tout, et vous verrez dans vos
voyages s’agencer ce postulat universel qui vous
fera réfléchir à toutes situations, toutes
contraintes, toute forme du devenir comme toute
latitude de l’avenir, par delà les affines
passions, les fortes pulsions, par delà les
agencements les plus ciselés comme par delà les
roches brutes et fauves qui sillonnent les
terres.
Contemplation en croix en la nef du Temple de la
Terre, vous pourrez être et déjà ne plus être,
passer d’un état au suivant dans la
reconnaissance de chaque caractéristique qui
fonde l’Humain en sa désinence et son sacre, de
la matière le premier feu qui ne s’isole mais
façonne jusqu’à l’Etre devenu que vous êtes,
miroir du mouvement, de la liberté
d’entreprendre et circuler, libre destin de
l’essaim terrestre, dont l’augure est tremplin
de l’Esprit qui vogue au-delà des contingences
grâce à l’imaginal, sans barrières et sans
limites, en reconnaissance de tout ce qui est,
dans la compréhension sinon dans l’effleurement
de la perception qui va bien plus puissante
dénomination, celle de votre Ame qui s’élance
au-delà de toute gravitation pour connaître les
fondements des Univers.
Contemplation qui voyage et perpétue ce voyage
dans l’allégorie qui devient architectonie de
chaque face de votre demeure, image de la
demeure de l’Eternité, en ses volitions, ses
forces, ses épanchements, ses desseins, ces
ambres en majesté que chacun de nous réfléchie
dans la pureté et l’innocence, dans cet Art
unique qui est celui de l’Unité de toutes
choses, de toutes forces, de toutes évanescences
comme de toutes concrétions, Unité majestueuse
dérivant et déclinant toutes forges célestes et
toutes devises de l’Eternel, reprises au sein de
cette harmonie suprême où rencontres sont la
transcendance et l’immanence.
Contemplation sans dérives, sans naufrages, par
delà les frontières du vide lui-même qui se
comble de toute existence, de cette Magie
souveraine qu’est la Vie allant de rivages en
rivages les étreintes les plus nobles et les
plus révélatrices, oeuvrant de ci delà les
arcanes des participations les plus éloquentes,
les plus vives, et les plus imaginatives, pour
qu’elles montrent le chemin dans le chemin même
de la multiplicité des Vivants dont la vie
attend le miroir, l’onde souveraine, l’incarnat
suprême et ouvragé.
Contemplation, alors que se taisent les cieux
pour se parer des étoiles en nombre, de ces
soleils de feu autour desquels gravitent un
nombre incalculable de planètes, sur lesquelles
la Vie se répand, sans abri sinon celui de la
volition évolutive, la volition graduée et
supérieure délaissant aux abîmes les scories,
les mansuétudes de la folie, les ivresses
barbares, les reptations fétides, toutes formes
sans lendemains en la cristallisation de son axe
qui, mantisse, s’œuvre et œuvre participe de la
création Absolu en sa divinité comme en sa
Gloire, seuil inexprimable dont l’atteinte et
perpétuation et résolution.
Contemplation d’autres Univers en leurs prismes
essentiels qui gravitent la perfectibilité,
annoncent la félicité, et dans les ombres les
chutes erratiques, de ces maux qui défont les
civilisations les plus humbles comme les plus
lumineuses, leurs chants entonnant les hymnes
des tréfonds pour porter au langage la
conscience de l’admissible comme de
l’inadmissible par la Voie en ses réponds et ses
horizons, des âges les semis, les ouvertures,
les fracassantes indéterminations, et les
violentes destructions qui furent et perdurent
sur d’autres mondes enceints de nocturnes
indécisions.
Contemplation qui tait l’accroire que les
civilisations Humaines seraient les seules
détentrices de la Vie, alors que des milliards
et des milliards d’étoiles content l’ascension
de la Vie elle-même dans son immaculée densité,
alors que par la nuit étoilée se devine par delà
le sérail des temps comme des espaces, des
stances magnifiées qui illuminent le versant des
pôles, dans l’acclimatation des feux solaires
qui ne s’égarent, là où se fondent des mouvances
et des combats tragiques, là où chacun en son
espérance sans limite évertue le seul feu de sa
compréhension pour d’une félicité venir les
mondes en leurs prestiges, leurs destinées et
leurs accomplissements, qui tous viennent la
formalité de cette réalité qui doit maintenant
conjuguer l’essor de votre Imaginal.
Contemplation de ces mondes et de ces rives, de
ces Etres et de ses enchantements, de ses
prouesses et de ses sens, dans la détermination
qui fonde la magnificence, ici se tiennent les
tenants et les aboutissants de ce qui ne
s’exprime, de ce qui ne se voit, de ce qui est
inexprimable, car conjugaison de l’essor
transcendantal en son union avec la Nécessité
Immanente qui veille chaque écrin de son
déploiement, dont vous faites partie,
infinitésimale certes mais nécessaire à
l’accomplissement, celui de l’expansion sans
limite de la Vie par les milliards et les
milliards d’Univers enfantés et fécondés.
Contemplation des chants et des hymnes qui
parcourent les immensités et dont vous pouvez
entendre les voix par les chœurs qui régissent
la course des univers, dans leurs frondaisons,
dans leurs orées, dans leurs citadelles
couronnées, dans leurs féeries adventices, dans
ces cours charnelles où l’eau vive se déploie
pour d’un oriflamme enfanter la raison et
sillonner les espaces et leurs sources comme les
vagues des Océans les plus pugnaces, ceux qui
fertilisent les sols, ceux qui jaillissent les
fontaines de jouvences, ceux qui dans leur
nature sont hospices de l’embrasement salutaire
hâlant les vierges horizons.
Contemplation de ce monde en vous et des mondes
en dehors de vous qui se ressemblent,
s’assemblent, se correspondent, ne s’éperdent
dans des questions sans réponses, mais vont
au-delà du simple apprentissage pour couronner
par leur limpidité l’extraordinaire vitalité qui
se doit, afin d’initier ce port salutaire de la
raison de la Vie, dans sa solsticiale
appartenance, solstice du jour, solstice de la
nuit ouvrant les portiques de l’Harmonie en
chacun, et pour chacun et par chacun dans ce
temps comme cet espace, dans ces temps comme par
ces espaces que vous contemplez.
Car tout ce qui est en haut est aussi tout de
qui est en bas, dans l’arc en ciel de la beauté
qui nanti la course des mondes comme votre
propre course par ce monde, et l’Imaginal en sa
raison vous conte cette ardeur à laquelle votre
sensibilité ne peut que consentir, sauf si elle
est déviée par une quelconque scorie dont vous
savez désormais vous séparer, pierre brute,
devenue diamant vous transmettrez cette Harmonie
qui est cœur de tous les Univers et pour
lesquels tout Etre Vivant est né dans
l’enchantement comme dans la composition,
fractale universelle de la lumière qui jamais ne
se lasse, qui jamais ne vous abandonne, qui
toujours présente est respire de toute vos
forces.
Ainsi dans la contemplation la Magie qui se
signifie, cette Magie universelle qui est le
Temple de la Raison, cette Magie en
concaténation de tous les actes comme de toutes
les forces qui dans l’ordonnance de la volition
est concrétisation, qui dans la faiblesse de
l’appropriation est source de dégénération,
ainsi et pour toujours, dans les temps qui ne
comptent, car le temps n’est qu’une expression
individuelle, en aucun cas le temps de l’Autre
ou des Autres, et le temps peut être dépassé par
la course de l’Imaginal qui transcende chaque
graduation de sa quantité, exploitant ainsi de
saut en saut les formes les plus éthérées afin
d’illuminer le réel dans ses temporalités comme
dans ses espaces les plus infinis, jusqu’à la
rencontre de cet ultime destinée, l’Absolu
Souverain, qui dans son faste nous comprend et
comprenant nous assigne sa régénération dans le
sublime, l’étoffe irradiante et non le haillon
qui meuble de son paraître les écumes des
déserts, les brumes des forêts profondes, les
anses sauvages des mers délétères.
Contemplation, vous y voici et dans la
compréhension de ce que l’on nomme mystères qui
n’existent que dans la perte de la raison, car
les mystères n’existent que pour gréer des
pouvoirs sans noms et sans notions, des pouvoirs
qui ne sont que des lieux de basses fosses où
s’agitent le désordre et l’irraison, vous y
voici impétrants de la Vie pour la Vie et en la
Vie, le lieu ici n’a plus mystère de ces
sortilèges et de ces incarnats, le lien n’est
plus volatil, le lieu et le lien sont
inexorablement attachés à la Vie et dans la
parole à la Voie qui se lève comme le soleil
dans une aube translucide, un soleil invincible
qui parle de la nature Humaine, en ce lieu et en
ces temps Humains qui se conjuguent.
Contemplation, et de la vision de l’Ame
s’ajoutent et s’exposent les visions de
l’Humain, de ses origines, de son
accomplissement, de sa parousie, de sa divinité,
et sèment ces visions les ordres qui se tressent
comme les affluents de ce fleuve de la Vie qui
ne se parodie, où la Vie trouve sa génération
dans l’osmotique aventure de la Matière et de la
Spiritualité, puis dans la genèse mature
l’Esprit qui devient et apparaît pour signifier
la Liberté et son degré d’action majeure, en la
présence de ce substrat que nous nommons en ce
lieu l’Humain, né pour cette aventure
extraordinaire de la Vie.
Contemplation de la Nécessité qui dans la
reconnaissance de toutes formes de l’Absolu se
doit à la Matière pour en définir l’irradiation,
comme à la spiritualité pour en élever l’avenir,
par l’Esprit, concaténation de toutes formes et
de toutes forces, délibérant la condition de
l’événement symbiotique permettant à l’Humain de
s’élever par l’Unité dans la tripartition de ses
règnes, vers cette quadripartition avenant sa
nature Spirituelle rayonnante et immaculée,
potentiel de cette transcendance le fondant dans
l’Immanence et lui permettant de se développer
en tant qu’entité au-delà des contingences de la
matérialité, des contingences des temps comme
des espaces.
Contemplation, en force de la reconnaissance de
la temporalité, par l’espace des temporalités,
en devenir de la régénération du chœur sacré de
l’Absolu Souverain, degré sublime qui ne peut
être exprimé au cœur de cette latitude en
laquelle nous sommes Vie et lumière de la Vie,
en laquelle l’œuvre est conjonction, de par les
nécessités, orientation, traduction de la raison
dans sa réalité et sa vivacité, ultime
perception qui se doit afin d’initier ce chant
qui viendra naturellement lorsque vous serez en
possession de ce rivage conjoint qui se décline
dans la raison de votre expérience initiée.
Contemplation donc, de ce séjour qui gravite la
Vie, ici, en ce lieu de la terre et de ses
compositions, par toutes les formes comme toutes
les espérances, qui s’inscrivent et se
diversifient suivant les degrés tripartis en
l’Etre et ses ascensions, des corps primitifs
les natures qui se distillent dans le magma
fécondé, des transes matérielles les essaims
parasites de toutes les faces de cette terre qui
se dissolvent dans la destruction, des instances
spirituelles les masques avides qui se fondent
dans une cristallisation sans devenir, matière
et spirituel se voyant l’une l’autre substituée
dans l’infécondité de leurs termes.
Contemplation qui dévoile les masques et arbitre
les chants, ceux de ces sources décrites qui
vont et viennent telles des sangsues sur le
corps de l’Humanité, s’abritent derrière les
mots et les armes pour détruire la beauté, pour
enliser l’harmonie, pour destituer la raison de
la Vie dans des bourbiers sans nom dont les
félicités ne sont que des abstractions au sens
de cette réalité dont nous parlons, qui est
celle de la Lumière, de la Voie, menant au-delà
du chemin de Croix qui est là pour élever
l’Humanité, lui rendre sa grâce et sa félicité,
le sens de son aventure nuptiale et signifiante.
Contemplation, ainsi en cette nef de cristal qui
pour cette nuit sera votre parure et votre
chant, votre devoir et dans la volition votre
propre ordonnance, contemplation donc dans cette
nef sacrée qui est volonté et marque de Notre
Seigneur Jésus Christ qui a su montrer à
l’Humanité par son dévouement, ses actes, et son
accomplissement, que chacun d’entre nous peut
aller au-delà de ce chemin et tel l’Esprit au
dessus des eaux, voguer au dessus de la Croix, à
sa ressemblance, pour mieux guider chacun
d’entre nous vers la Lumière…
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