Détachement
Désinence le fruit du Chant est en ce cri primal
de la restitution de la Vie à la Vie dans sa
flamboyance et sa détermination. Mais comment y
parvenir ? Tous les chemins existent, tous ces
chemins qui sont visités et sur lesquels restent
de côté tant d’Etres Humains oublieux de leur
réalité ! Il n’y a ici d’accroire, il faut
conjuguer l’essor et sa maîtrise, l’aristocrate
ambition d’Etre et de se mesurer à soi même pour
en comprendre l’essence et la portée, ces
ingrédients qui ne peuvent être mis de côté sous
peine d’oublier le sens profond de la démarche
qui va permettre à tout un chacun de se révéler
et par delà cette révélation de se déterminer
au-delà du chemin, par delà le chemin, dans le
chemin le plus fascinant qui soit, celui menant
vers la communion entre la transcendance et
l’immanence.
Ici le lieu comme le lien sont de la temporalité
les nécessaires écumes, ces foudroyantes extases
de l’Ame qui s’adressent à l’Eternité et dont
les fronts d’or pulsent le mouvement ordonné de
chaque configuration qui se propose et dont
chacun peut disposer dans la luminosité du
Verbe, Magie de l’éloquence, Magie de
l’incarnation et de la réincarnation dans le
respire d’une prière qui est celle de l’onde
majeure, de celle bruissant les infinis des
univers en passementeries d’étoiles dans notre
Chant de Vivant, dans cette vague portant par
toutes les terres les stances des Peuples en
métrique, les forces architectoniques qui se
pressent et élèvent la densité vers son
exposition magnifiée.
De l’éblouissement, commence le jeu du retour
sur ce soi qui baigne de ses ténèbres, de son
aube où de sa lumière, cette densité exquise
qu’il convient de visiter pour en destiner la
portée, inoubliable chemin à parcourir dans la
sérénité, dans ce chœur de l’astre qui s’efforce
et ne se force, dans ce corps du vivant qui ne
se méprise mais se dit, dans ce cœur de la Vie
qui brille au fin fond de chacun d’entre nous,
mêmes dans les limites des sphères crucifiées
qui ne savent plus s’ordonner pour s’accomplir
et lentement se dégradent pour ne plus laisser
briller dans l’ombre cette petite étincelle
subtile, qu’il suffit de réveiller pour la voir
de nouveau s’enhardir.
Le songe ici n’a plus de place, pas même le
rêve, et la formule consacrée se dresse devant
vos yeux pour en signifier les termes « Connais
toi toi-même et tu connaîtras tous les
fondements de l’Univers, Univers parmi les
Univers », mais comment se connaître quand la
calme attitude qui sied à la majesté d’Etre ne
se désigne dans les pulsions, les passions, les
désirs, les quêtes, les multiples facettes des
sens désunies dans leur fonction et leur
organisation, tous alités dans la permanence
matérielle alors qu’ils peuvent virevolter, tels
des papillons, de ci delà dans l’expression de
la matérialité, de l’intellectualité, de la
spiritualité, avenant ces arcs de triomphe où
siège l’Unité matricielle de toute destinée de
la compréhension de l’Humain.
Comment donc sortir de la Croix et de son
chemin, sinon en premier lieu qu’en se détachant
du superflu, de ces charges temporelles qui ne
sont que prononciations du désir, non le désir
d’Etre pour les Etres, mais le désir d’Etre pour
soi, en ses enluminures, ses verroteries, toute
cette pacotille qui sème la discorde dans le
cœur des Etres Humains, tous ces pièges liés à
l’appât soit du gain, soit du pouvoir, toujours
liés à une auto satisfaction personnelle qui
dessert les Etres, les Peuples, l’Humanité, auto
satisfaction avenant tous les maux de la Terre,
toutes les putrides langueurs, toutes les
mortelles errances, tous ces phasmes qui se
tiennent debout alors qu’ils ne sont que
couchés.
Le superflu est ici, dans les acclamations, les
honneurs, les apparences, le paraître, toutes
ces notions qui doivent être intégrées afin de
bien les comprendre et s’en débarrasser comme on
se débarrasse d’un manteau usé, un manteau fait
de jalousie, de haine, de stérilité, de
mensonge, et pitoyable, de bêtise incarnée, un
manteau rapiécé où l’Etre Humain se meurt et
meurt pour des firmaments déchus, des
incarnations désincarnées, des clameurs adulées
qui ne sont que des remparts et des béquilles
pour la monstruosité de l’atrophie qui les guide
et les déploie dans ce qu’elle a de plus
répugnant : la vanité, source de toutes les
hérésies envers l’Humain, cette vanité source de
l’orgueil et de ses déploiements qui ne sont que
sources de perversion et de destruction.
Car ne l’oubliez, qui détruit sa légitimité
d’Etre Humain détruit tout ce qu’il touche, tout
ce qu’il enlace, et comment pourrait-il en être
autrement ? L’atrophie son règne doit devenir
l’atrophie de tous, la bassesse sa condition la
bassesse de tous, la dénature son profit la
dénature de tous, la faiblesse son écrin la
faiblesse de tous, ainsi n’oubliez jamais cet
essaim que vous rencontrerez partout, car il
pousse comme le chiendent et convertit ses rimes
par l’avidité, la puissance, la flatterie,
toutes formes de la lâcheté qui prime dans son
sort, cette lâcheté qui n’a rien d’Humaine car
relevant de la servilité, ourdie par la
jalousie, mère de l’incapacité à toute création,
rive que vous côtoierez sachez le partout où
vous serez amenés à vous prononcer en toute
justice et en toute équité.
Ici la fonction du désir est déterminée, cette
incapacité à créer l’engendrant jusque dans ses
limites extrêmes, et c’est donc ici que vous
devez dans un premier temps observer votre
comportement dans les actes les plus ordinaires
de la Vie, et ne vous y trompez vous verrez,
peut être avec consternation, que vous êtes
vous-mêmes conditions du désir dans une de ses
formes ou de plusieurs de ses formes, et vous
rétorquerais je devant cette connaissance, quoi
de plus naturel, l’important est de le savoir et
d’affiner en conséquence les objets de ce désir
où de ces désirs, d’en comprendre la trame et
d’en réduire petit à petit la temporalité, par
un acte de reconnaissance, jusqu’au détachement
le plus absolu de ces formes qui ne sont innées
en vous mais acquises, non par curiosité saine,
mais par une curiosité malsaine, née de
l’incapacité à créer, mais aussi d’un effet de
mode ou bien d’un effet de masse.
Car comme ce qui est en bas est en haut, ce qui
existe au sein d’un Etre Humain peut exister au
sein des Autres Etres Humains, on assiste ici
dans la concrétion de tout ce que comporte la
vanité à tout ce qu’il est possible et
imaginable de voir, l’intelligence de la masse
non éveillée se réduisant à portion congrue,
sinon à la nullité, advient alors l’incarnation
de la bêtise par essence. Regardez tout
simplement comment la mise à mort d’un de leur
semblable fait se comporter la masse des
Humains, pire que le comportement des animaux,
elle se précipite et chante dans une folie
monstrueuse qui pour certains laisse à penser
qu’il convient de ne pas s’en préoccuper et la
traire à souhait, avant que de s’en débarrasser
d’une manière ou d’une autre, ce qui n’est pas
notre cas, car nous pouvons sinon la faire
parvenir à un stade raisonnable au moins
l’éduquer et lui permettre de s’élever dans un
premier temps, puis ce passage acquis la voir
naître à un comportement naturellement Humain,
empathique par essence.
Si maintenant vous portez ces comportements de
masse dans la matérialité la plus abrupte, vous
comprendrez mieux pourquoi certains de vos
semblables se précipitent qui sur la dernière
vêture, qui sur le dernier écu, et avec quel
panache en cette masse la vanité s’accomplit
dans ce qu’il y a de plus méprisable, le nanti
qui pavane comme un paon sur la misère de ses
sœurs et de ses frères, ruisselant de leur sueur
comme de leur sang, ignoble personnage qui n’est
pas sur le point de s’élever au-delà de la
crucifixion en laquelle il se vautre et se
prostitue, traître par excellence à la condition
Humaine, dévoyé et désaxé qu’il convient de
traiter avec indifférence et non avec déférence,
car la déférence se mérite, elle se gagne et
n’est point objet d’un échange monétaire et
encore moins d’un échange de désirs.
Vous reconnaissez vous dans ces images que
j’agite devant vos yeux, j’espère bien car là
est tout le travail qui vous permettra de vous
dégager de leurs contingences morbides, nées de
la désintégration de l’Etre Humain, qui
semblable à une mer démontée est incapable de
compter les vagues qu’elle compose, et lentement
mais sûrement s’enfonce dans les ténèbres les
plus profonds. Ne pensez un seul instant vous
dégager dans la minute, dans la seconde, ce
travail durera votre vie durant en cette
temporalité qui nous anime et nous habite, il
doit être une constante de votre permanence afin
d’éclairer vos capacités et non vous entacher
dans des cohortes qui semblent de félicité mais
qui en fait sont des prisons de verre où chaque
facette de la lumière brûle le regard, ce regard
brisé, ce regard dévoyé s’éloignant de la
réalité pour embraser une virtualité qui
n’existe pas, et dans laquelle, tous les jeux
sont semblent-ils permis, alors qu’ils ne le
sont pas, car la Vie veille.
La Vie qui ne se contente de ces pauvres
errements, de ces haillons qui font accroire,
ces haillons dont chacun d’entre vous doit se
détacher afin de naître à votre lumière
intérieure qui n’a besoin des ardeurs de la
faiblesse, des rives du déshonneur, des
alluvions du désir, pour consteller l’immensité
et parcourir le front de notre temporalité,
initier au-delà des rêves comme des songes la
pure viduité qui sied à l’Etre Humain, qui n’est
en ce lieu pour se soustraire à la réalité mais
bien pour l’apprivoiser et la rendre
hospitalière à chacun, dans la tonalité de la
capacité et dans la symphonie des
complémentarités que devise l’Eternité. Ainsi au
seuil de cette aventure que vous avez choisi de
vivre par la Vie en la Vie et pour la Vie.
Seuil majestueux et éloquent dont chaque seconde
est prouesse, dont chaque minute est gloire,
dont chaque jour est honneur, dont chaque
embrasement est conscient et destiné à la
conscience collective, à cet atour que nous
savons l’Humanité en ses multiples floralies,
ses souches magnifiques qui de l’Occident à
l’Orient sont félicités de bien des œuvres et de
bien des chants dont l’Unité viendra dans le
respect salvateur de leurs Identités épousées.
Détachement donc de toutes les litanies, les
pleurs et les gémissements, les tristesses et
les conditions morbides, détachement donc de
l’avanie, de l’imperfection et de ses ruisseaux
stériles, détachement de l’appât du gain, de
l’appât du pouvoir, le pouvoir venant de
lui-même en la Capacité, détachement de tous ces
phasmes qui dansent devant les yeux de l’Etre
abstrait qui porte sa Croix et ne sait s’en
détacher tant il est bienheureux en sa
reptation, sa forfaiture, son ignominie, sa
déliquescence, sa putridité, son aptitude
reptilienne, détachement de la traîtrise, de la
perfidie, de l’égoïsme, de la félonie,
détachement de toutes ces routes sans issues qui
ne sont que la prononciation de l’incapacité à
vivre d’une multiplicité croulant sous les
arcanes d’une servitude sans fin à leur
atrophie.
Détachement toujours de la croix des damnés qui
s’empressent et se congratulent, qui se
réjouissent et se parjurent, détachement
toujours de cette litanie des empressés et des
coléreux, détachement de toutes ces bourrasques
des sens non maîtrisés qui vont et viennent des
perceptions sans lendemains, des croyances
ignorantes, des faiblesses enhardies, des
calvaires qui se louangent, toutes faces de
métaux vils qui s’imaginent détenir le sacre
alors que comme le vent, le Sacre ne se porte
que là où il veut et sur le front unique de la
Capacité et non de la couardise, de la bêtise,
car le sacre ni ne s’achète, ni ne se monnaye,
le Sacre est l’incarnation et l’incarnation ne
naît où l’on veut, où l’on souhaite, sinon que
dans son propre cœur, lavé du frisson des
sensorielles paresses, des désirs sans réalité,
des mimétismes apeurés.
Détachement encore, de soi, dans l’ardeur de la
beauté qui sied à la Chevalerie, dans ce don de
sa personne à la préservation de la Vie, dans ce
chant si précieux qui ordonne la magnanimité,
détachement en chaque acte de la Vie afin que la
Vie rayonne dans sa plénitude, celles des
Autres, et contrepartie naturelle la sienne
propre, dans cette conjonction merveilleuse qui
unie les Etres, cette conjonction tant oubliée
dans le feu des citadelles et des cités par ces
terres parcheminées par les guerres et les
outrages, détachement toujours jusqu’en la
victoire, détachement encore jusqu’en la mort
qui vient et vous frappe dans le combat ou bien
naturellement, la Vie veillant et toujours
initiant ce passage qui n’est qu’un passage
parmi d’autres passage, où l’Action demeure et
se perpétue.
Ainsi dans cette aube qui vous verra ceindre
l’armure de nos armes, cette Croix de laquelle
vous devrez vous élever afin de regarder au-delà
des apparences, et de votre propre apparence, ce
glaive étincelant qui n’est là que pour protéger
les faibles et les opprimés, cet écu qui est là
pour protéger vos compagnons et votre propre
vie, ainsi dans cette aube qui viendra demain,
je vous le déclare, pour beaucoup le chemin sera
encore long, pour d’autres plus courts, mais
sachez que votre fraternité sera conjuguer votre
propre essor et de votre essor l’essor de vos
frères, mais avant de vous ouvrir à cette
fraternité je vous invite à reconnaître la voie
de la contemplation qui permettra à chacun
d’entre vous de se destiner suivant ses
capacités dans la raison de l’Ordre de la Vie,
en apprenant ce détachement total et
inconditionnel qui est nourriture de la Vie…
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